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Médaille Fields Tous les quatre ans, le Congrès
international des mathématiciens se réunit et annonce, à son ouverture, les
prix attribués par l'Union mathématique internationale. Les médailles Fields, inaugurées en
1936 (Oslo) et dont le nombre va jusqu'à quatre depuis 1966, sont décernées à
des mathématiciens de moins de 40 ans. Ces récompenses sont considérées
comme les plus prestigieuses distinctions en mathématiques, à l'exception
peut-être du prix Abel décerné annuellement depuis 2003 par l'Académie
norvégienne. John Charles Fields (1863-1932) est
un mathématicien canadien. |
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Avers
(obverse) Archimède:
profil et nom en grec Citation du poète Manilius: Transire suum pectus
mundoque potiri => Traverse ton propre cœur et te rendre maître de
l'univers (To transcend one's spirit and to take hold of (to master) the
world). À gauche: initiales du sculpteur Robert Tait McKenzie
et la date MCMXXXIII (1933) |
Revers
(reverse) Arrière-plan: tombe d'Archimède avec la sphère et le cylindre. Inscription: Congregati ex toto orbe mathematici ob
scripta insigna tribuere => les mathématiciens s'étant rassemblés du monde
entier ont remis cette récompense en raison de remarquables écrits (The
mathematicians having congregated from the whole world awarded (this medal)
because of outstanding writings). |
Le nom du lauréat
est inscrit sur la tranche (The name of the Medalist is engraved on the rim of
the medal). |
1936 Lars Valerian
Ahlfors Finlande Harvard University Jesse Dougl 1950 L Atle
Selberg Norvège Institute for Adv 1954 Kunihiko Kod Jean-Pierre
Serre France Université de Paris >>> 1958 Kl René
Thom Fr 1962 L John Will 1966 Mich P Alexander Grothendieck France Université de Paris Stephen Sm 1970 Al Heisuke Hiron Serge P. Novikov URSS John Griggs
Thompson E-U Cambridge University 1974 Enrico Bombieri It D 1978 Pierre René Deligne Belgique Institut
des H Ch Gregori Alexandrovitch Margulis URSS Moscow University 1982 Alain
Connes France Institut des Hautes Études
Scientifiques >>> Willi Shing-Tung Y 1986 Simon Don Gerd F Mich 1990 Vladimir Drinfeld URSS Physic Instute Kharkov Shigefumi Mori J Edw 1994 Pierre-Louis
Lions Fr Jean-Christophe
Yoccoz France Université
de Paris-Sud >>> Je Efim Is 1998 Rich Willi Maxim Kontsevich Fr-Russe Institut des Hautes Études
Scientifiques and Rutgers University Curtis T.
McMullen E-U H 2002 L Vl 2006 Andrei Okounkov Russie Grigori Perelman Russie Steklov Institute of Mathematics >>> Terence Tao Australie University of California, Los Angeles Wendelin
Werner France Université de Paris-Sud >>> 2010 Cédric
Villani France Institut Henri Poincaré à Paris >>> Ngô
Bao Châu Fr-Vietnam Université Paris-Sud Stanislav Smirnov Russe Université de Genève Elon Lindenstrauss Israélien Université
hébraïque de Jérusalem 2014 Artur
Avila Fr-Brésil CNRS, Dr de recherche >>> Maryam
Mirzakhani E-U Université
de Standford – Californie Manjul Bhargava E-U Université
de Princeton Martin Hairer Autriche Université
de Warwick – GB 2018 Caucher Birkar Iran (transformation
d'espaces compliqués en objets plus simples) Akshay
Venkatesh Inde-Austr. (théorie
des nombres: propriétés dynamiques des espaces) Peter Scholze Allemagne (espaces
perfectoïdes) Alessio Figalli Italie (équations
régissant des phénomènes physiques) Alassio Figalli (34 ans) s'est
notamment distingué en résolvant un problème vieux de vingt ans relatif à
l'équation dite de Monge-Ampère. Introduite au XIXe siècle, cette célèbre
équation aux dérivées partielles est utilisée dans des domaines aussi variés
que l'urbanisation, l'imagerie ou la météorologie. Jusqu'en 2014, la France a été récompensée par 11 à 13 médailles
sur un total de 55 depuis la création du prix en 1936. 2022 Hugo
Duminil-Copin France (physique
statistique) June Huh Inde-Austr. (apport
de la théorie de Hodge à la combinatoire) James Maynard Allemagne (théorie
des nombres analytique, structure des nombres premiers) Marina
Viazovska Italie (densité
des sphères en dimension 8) |
Hugo DUMINIL-COPIN (né en 1985)
Médaille
Field 2022. récompensé pour des travaux sur la physique statistique, à la
frontière entre les mathématiques et la physique. Aborde des problèmes
issus de la physique théorique: percolation, ferromagnétisme et polymères. Percolation L’idée consiste à
comprendre ce qui se passe dans un matériau poreux comme la pierre ponce (ou
le café, d’où le nom du champ de recherche). Quand de l’eau traverse une
telle matière, quel chemin emprunte-t-elle ? Est-elle bloquée, passe-t-elle
tout droit ou suit-elle des voies tortueuses ? Le régime des voies
tortueuses est d’ailleurs synonyme de ce qu’on appelle en physique théorique
une transition de phase, celle qui sépare
l’état « imperméable » de l’état « sans entraves ».
Pour modéliser ce problème, les mathématiciens utilisent notamment des « graphes
aléatoires » qui simulent tous les chemins possibles et dont on peut
étudier les propriétés de connectivité.
Suite >>> Ferromagnétisme Certains aimants
perdent toute propriété magnétique dès qu’ils sont chauffés au-delà d’une
certaine température (dite de Curie). Et dès qu’ils se refroidissent en
dessous de ce seuil, ils redeviennent des aimants. Comme dans le cas de la
percolation, il s’agit là d’une transition de
phase entre deux états, l’un aimanté et l’autre non, séparés par une
température critique. Que se passe-t-il exactement à cette température ?
Pour le savoir, les mathématiciens développent des modèles (dits d’Ising)
dans lesquels le matériau est considéré comme un assemblage d’une multitude
de petits aimants dont l’alignement varie en fonction de la température,
c’est-à-dire de l’agitation. En posant un certain nombre d’hypothèses, les chercheurs
peuvent traduire ce modèle en langage mathématique et en étudier les
propriétés. Polymères Le système des marches
"auto-évitantes" a été introduit en 1948 par le chimiste Paul Flory
(Prix Nobel de chimie en 1974) dans le but de modéliser le comportement des
polymères (comme l’ADN) plongés dans un solvant. Le système est composé de
marches, aussi appelées chemins, qui n’ont pas le droit de repasser par un
endroit déjà visité. Ce problème combinatoire est défini lui aussi par des
graphes et aboutit à des questions de géométrie assez complexes. Source: Pourfendeur
de théorème – Campus n° 142 -
Université de Genève |
Sa
vision des maths en 2022: trois piliers plus un
Connaissance des nombres dans la vie
de tous les jours: calcul, ordre de grandeur, proportions …
Capacité à résoudre des problèmes de
la vie courante ou dans sa profession: mesures, probabilités …
Métiers des maths ou utilisant les
maths de plus en plus nombreux comme l'informatique, la sociologie, la
médecine …
Partage de ce bien commun propre à
l'humanité, au-delà de toutes croyances ou philosophie. Lors des Assises des mathématiques,
organisées par le CNRS du 14 au 16 novembre 2022 |
Jean-Christophe YOCCOZ (né en 1957)
Le plaisir que je
prends à faire des mathématiques est proche
de celui ressenti par un artiste qui crée une œuvre. Jean-Christophe
Yoccoz, professeur au Collège de France et chercheur au Département de mathématiques
d’Orsay (CNRS/Université Paris-Sud), spécialiste des systèmes dynamiques. |
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48
médailles Fields distribuées 9
pour la France 1950 – Laurent Schwartz 1954 – Jean-Pierre Serre 1958 – René Thom 1966 – Alexandre Grothendieck 1982 – Alain Connes 1994 – Jean –Christophe Yoccoz 1994 – Pierre-Louis Lions 2002 – Laurent Lafforgue 2006 – Wendelin Werner |
6 000
mathématiciens actifs en France -
dont 2 000 travaillent pour
l'industrie (ils n'étaient qu'une centaine en
1980) Les mathématiques sont de plus de plus
utiles dans tous les domaines, et notamment: -
informatique -
médecine -
finances -
météorologie, et -
tout domaine exigeant des
modélisations de plus en plus précises |
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Quatre médailles Fields attribuées le 22 août 2006 à Madrid (25e Congrès international des mathématiques) |
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Cédric Villani Né en 1973 à Brive-la-Gaillarde, étudiant en
classe préparatoire à Paris, il a enseigné à l’École normale supérieure de
Lyon jusqu’à 2010. Français, directeur de l'Institut
Henri Poincaré à Paris, il est aussi
professeur à Lyon 1. Membre de l'Académie
des Sciences en 2013. Contributions relatives à l’équation de Boltzmann – théorie
cinétique des gaz. Il
a établi rigoureusement l'amortissement Landau non linéaire pour les
équations cinétiques de la physique des plasmas. Source
image: Epoch
Times du 21/01/2017 Ngô Bao Châu Français d’origine vietnamienne, professeur à
l’université Paris-Sud et, pendant cinq ans, chercheur à l’Institute
for Advanced Study (IAS) à Princeton. Démonstration
du lemme fondamental du
programme de Langlands. Le
lemme fondamental est une égalité entre deux nombres définis par des
intégrales explicites mais compliquées. Les
conjectures de
Langlands proposent des ponts entre certaines théories parmi les plus
profondes de l’arithmétique, de la théorie des groupes de Galois,
l’analyse et la géométrie
algébrique. D'après une lettre de Robert Langlands à André Weil, datée
de 1967. Il est aussi question des formes automorphes, inventées par Henri Poincaré. Stanislav Smirnov Russe, professeur à l'Université de Genève. Il a montré que certains milieux aléatoires
étaient invariants par changement d'échelle et par d'autres transformations
conformes. Pont entre la percolation et les structures fractales, Elon Lindenstrauss Israélien, professeur à l'Université hébraïque de
Jérusalem. Théorie ergodique et leurs applications en théorie des nombres. Comportement
statistique et qualitatif de l'action des groupes sur des structures
mathématiques Le
prix Gauss, décerné le même jour: Yves Meyer Français, professeur émérite à l'École normale de
Cachan. Contributions fondamentales à la théorie des
nombres, à la théorie des opérateurs et l'analyse harmonique, ainsi que son
rôle clé dans le développement des ondelettes et de l'analyse multi-échelle. |
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Congrès
international de Séoul qui comptaient 3000 mathématiciens; avec 26
conférencières sur 200. En 1994, elles étaient 8, seulement. Les quatre lauréats Source: New York Times Maryam Mirzakhani
Américaine, née en 1977 à Téhéran.
Deux médailles d'or aux Olympiades
internationales de mathématiques.
Doctorat en 2004 à Harvard
Première femme à recevoir la médaille
Fields
Université de Stanford (Californie) dès 2008 (31 ans)
Géométrie des formes inhabituelles
(surfaces de Riemann)
Nouvelles façon de calculer le volume
d'objets avec surfaces hyperboliques Artur Avila Né au Brésil en 1979. Double nationalité Directeur de recherche au CNRS à l'Institut de
mathématiques de Jussieu-Paris; travaille aussi à l'Institut de mathématiques
pures et appliquées de Rio de Janeiro (Brésil). Théorie du chaos Systèmes dynamiques Caractérisation des systèmes en deux catégories:
ceux qui évoluent vers une situation stable et ceux qui partent en état
chaotique, leur comportement est alors décrit en termes de probabilité. "Je
travaille essentiellement sur les systèmes dynamiques: j'étudie ce qui va se
passer dans le moment suivant, l'imprévisibilité liée au chaos. Des lois très
simples régissent la probabilité
qu'un système évolue de telle ou telle façon, mais à long terme elles ne
fonctionnent plus et les prédictions deviennent très difficiles." Le Figaro
13/08/2014 Manjul
Bhargava Né à Hamilton (Ontario) en 1975 (comme John
Fileds) Professeur à l'université de Princeton (2003)
Théorie
des nombres; géométrie des nombres
Algèbre:
comportement des polynômes de degré
supérieur à 2; Gauss avait étudié ce problème pour
le second degré. Martin Hairer Genevois d'origine autrichienne Chercheur à l'université de Warwick en Grande
Bretagne Équations différentielles,
partielles et stochastiques
(contraire de déterministe), comme le comportement d'un obus
ou celui du prix des actions. Ces équations à multi-variables comportent
des éléments aléatoires (bruit). En créant une théorie des structures de
régularité de ces équations, Hairer a découvert une méthode pour rendre plus
facile leur résolution. Laure Saint-Raymond aurait pu être récompensée Française née en 1975 Une des mathématiciennes les plus brillantes de sa
génération Professeure à l'université Pierre-et-Marie-Curie (2001) Directrice adjointe du département mathématiques
et applications de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm, à Paris (2007) Benjamine de l'Académie des sciences (2013) Son domaine: capturer des phénomènes physiques
avec les mathématiques (équations aux dérivées partielles) Exemple de ses recherches: à partir des lois
régissant le mouvement individuel de particules microscopiques, trouver les
équations qui décrivent l'écoulement d'un fluide macroscopique. Ces recherches permettent de comprendre les
phénomènes aux différentes échelles de temps et d’espace. Par exemple,
l’écoulement de l’air autour d’un avion
en mouvement, ou la formation des tourbillons dans l’océan. |
Bilan janvier 2016
États-Unis:
13 médailles Fields France: 11
(+ 2: franco-russe et franco-brésilien) Belgique: 2 Suisse: 2 personnes formées à Genève Femme: 1 en 2014, Maryam Mirzakhani. |
Voir |
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Sites |
ICM (Congrès International de Mathématiques, organisé
tous les quatre ans par l'Union Mathématique Internationale (IMU). |
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