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| Le programme de LANGLANDS La correspondance de Langlands Les conjectures de Langlands Le plus
  important des concepts mathématiques des dernières décennies. Inutile de dire
  que ce concept est hors de portée de la majorité d'entre nous, sauf à être
  titulaire d'un bon bagage supérieur en mathématiques. Un des
  mathématiciens participant à ce programme, Edward Frenkel, s'est pourtant
  livré à un exercice de vulgarisation dans son livre Amour et Maths. Il faut néanmoins
  bien s'accrocher! | 
Le programme Langlands en bref
| Le programme de Langlands est un
  projet ambitieux qui a connu de multiples succès depuis sa première
  formulation en 1967. Il s’agit d’un ensemble de conjectures dont  
 
 
 En 2024, avec la résolution du volet géométrique, les trois volets sont résolus. Ce projet, en plus de révéler des structures profondes au cœur des mathématiques, permet d’établir une sorte de dictionnaire qui traduirait un problème difficile en un autre plus simple. Par exemple en reformulant une question de théorie des nombres avec les outils de l’analyse. Un espoir pour démontrer des théorèmes récalcitrants ! | 
Quelques mathématiciens du programme
Langlands
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 Robert Langlands a reçu le prix Abel en 2018 pour ses travaux sur le
  programme mathématique qui porte son nom. | 
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 André Weil (1906-1998),
  mathématicien français de l'Institute for Advanced Study de Princeton (proche
  de New-York) est l'un des grands noms de la théorie des nombres et de la
  géométrie algébrique.  Travaux sur la conjecture
  de Riemann. Un des membres fondateur du groupe Bourbaki. Travaux sur la fameuse conjecture Shimura-Taniyama-Weil,
  celle-ci, qui a été prouvée dans son intégralité en 1999, peut être
  considérée comme l'un des éléments du programme de Langlands. | 
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 En 2002, le mathématicien
  français Laurent Lafforgue (né en 1966) a
  reçu la médaille
  Fields en 2002 pour avoir démontré une partie des conjectures de
  Langlands. En 2000, après un passage au
  CNRS, il est professeur de mathématiques à l'Institut des hautes études
  scientifiques (IHÉS). | 
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 Ses travaux sur l'algèbre
  affine de Kac-Moody, lui offriront l'occasion de participer au programme de
  Robert Langlands.  Il se fera remarqué pour
  avoir tatoué la formule de l'amour sur le corps de sa compagne.  Son livre est lisible et très instructif !    | 
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 En 2010, Ngo Bao Chau, mathématicien français né en 1972
  au Vietnam, travaille sur le programme de Langlands. Médaille Fields en 2010. D'abord au CNRS, puis à
  l'université de Paris 13 (Labo LAGA), il rejoint Princeton en 2007, puis
  l'université de Chigago en 2010. En 2004, Gérard Laumon et
  lui démontrent le lemme fondamental du programme de
  Langlands | 
Voir Contemporains
| Connexions
  entre domaines mathématiques | 
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| L'analyse mathématique est un domaine des mathématiques
  qui est consacré aux calculs exacts de systèmes compliqués en traitant de
  très petites quantités. La trigonométrie utilise ces techniques pour
  définir les relations entre les angles de figures géométriques. Les
  fonctions trigonométriques (sinus et cosinus) sont aussi utilisées pour
  décrire des phénomènes ondulatoires. L'étude
  des ondes et leur décomposition en tranches de fréquence s'appelle l'analyse harmonique (comme les harmoniques d'un
  son). L'outil adéquate s'appelle la transformée de Fourier. | La théorie des nombres qui traite de relations
  entre les nombres entiers. L'exemple typique étant la démonstration du
  théorème de Fermat-Wiles. La
  résolution générale des équations a conduit Galois à lancer la notion de
  groupe et de symétries.  La symétrie caractérise un objet dont les
  propriétés sont conservées suite à un mouvement dans l'espace ou dans le
  temps.  Un groupe rassemble des éléments qui partagent tous
  les mêmes propriétés de symétrie, les mêmes quel que soit l'ensemble
  d'éléments. | |
| Le programme de Langlands tente de mettre en évidente des propriétés
  mathématiques communes à tous ces domaines; à établir un pont entre la
  théorie des nombres et l'analyse harmonique; de réaliser une grande théorie
  d'unification des domaines mathématiques. Son ambition est de mettre au jour les relations complexes entre la
  théorie des nombres, la géométrie algébrique et la théorie des
  représentations de certains groupes | ||
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| Le plus important concept des mathématiques qui est apparu dans ces cinquante dernières
  années: la Grande Théorie d'Unification
  des mathématiques. Ce champ de recherche fascinant jette des ponts
  prometteurs entre des domaines mathématiques qui paraissent à des
  années-lumière les uns des autres: algèbre, géométrie, théorie des nombres,
  analyse et physique quantique.   –Edward Frenkel | Expliquer ce qu’est le programme de Langlands n’est pas chose facile. Celui-ci mélange
  l’analyse harmonique sur les groupes topologiques non commutatifs,
  l’arithmétique des groupes de Galois de corps de nombres et la géométrie
  arithmétique. Très
  concrètement, il s’agit de comprendre certaines séries génératrices de la
  forme: 
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| Le programme de Langlands
  fait référence à un ensemble surprenant de comportements mathématiques
  existant en théorie des nombres et que 'on retrouve en analyse harmonique. Formulé
  sous forme de conjectures,
  les preuves sont plus difficiles à trouver qu'envisagé par Langlands.
  Néanmoins certaines parties sont prouvées, comme celle démontrée par Laurent
  Lafforgue en 2002. En 2004, Ngo Bao Chau  et Gérard Laumon démontrent le lemme
  fondamental. Celui-ci stipule que certaines intégrales associées à deux types
  différents d'intégration dans deux groupes sont équivalents.  | ||
| Analyse harmonique / Théorie des nombres  / Géométrie | 
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| Le
  Programme de Langlands  conjecture
  l'existence de liens très profonds entre plusieurs domaines fondamentaux des
  mathématiques, notamment: 
 via notamment les travaux sur la théorie de la résolution des
  équations algébriques prenant naissance dans les travaux sur les groupes de
  Galois. 
 qui consiste à s'intéresser aux phénomènes ondulatoires (ondes
  lumineuses, gravitationnelles, ou sonores) en les "dépliant" dans le
  domaine fréquentiel grâce aux séries ou transformées
  de Fourier. Dans le cas du programme de Langlands, c'est une branche bien
  particulière de l'analyse harmonique qui intervient et qui fait intervenir
  les équations différentielles, les fonctions fuchsiennes et les formes
  automorphes. 
 qui, notamment, identifie a symétrie caractérisant un objet dont les
  propriétés sont conservées suite à un mouvement dans l'espace ou dans le
  temps.      | 
 Image par Sandro
  Contenta: s'il est possible de prédire le son émit par un tambour d'après
  sa forme, il est aussi possible de prédire la forme du tambour d'après les
  sons émis. Idée de propriétés partagées dans un cas comme dans l'autre. | |
Voir Brève 61-1200
| Analogie
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| Vous
  connaissez peut-être l'analyse
  de Fourier En analyse de Fourier classique, une procédure appelée
  transformée de Fourier crée une correspondance entre deux manières
  différentes d'appréhender le graphe d'une onde (comme une onde sonore).  
 
 La
  transformée de Fourier effectue des allers-retours entre ces
  deux visions.  
 
 La
  capacité à franchir cette frontière est essentielle à de nombreuses
  applications.  Sans
  elle, nous n'aurions pas les télécommunications modernes, le traitement du
  signal, l'imagerie par résonance magnétique, ni de nombreux autres éléments
  essentiels de la vie moderne. | Le programme de
  Langlands propose quelque chose de similaire
  mais avec des ondes et des fréquences plus sophistiquées. Exemple  Ondes sinusoïdales => fonctions propres (Eigenvalue).
  Alors que la fréquence d'une onde sinusoïdale est un nombre unique, celle
  d'une fonction propre est une liste infinie de nombres. Spectre => ensemble d'objets de la théorie des
  nombres qui, selon Langlands, étiquettent le spectre de fréquences des
  fonctions propres.  De manière assez inattendue, une procédure proche
  de la transformée de Fourier relie le côté onde et le côté spectral.  Les ondes et leurs étiquettes de fréquence
  proviennent de domaines mathématiques très différents, de sorte que la
  correspondance entre elles, lorsqu'elle peut être prouvée, est souvent riche
  en renseignements.  Par exemple, une preuve de la correspondance de
  Langlands de la théorie des nombres pour un ensemble relativement petit de
  fonctions dans les années 1990 a permis à Andrew
  Wiles et Richard Taylor de prouver le dernier théorème de Fermat, qui a
  été pendant trois siècles l’une des questions ouvertes les plus célèbres des
  mathématiques. | |
| Depuis des décennies, des mathématiciens du monde
  entier travaillent sur le programme de Langlands, un vaste projet
  d’unification des mathématiques.  Une démonstration de plus de 1000 pages résout
  aujourd’hui (mai 2024) le volet géométrique, ouvrant de nouvelles
  perspectives en mathématiques.     | En mai 2024, neuf mathématiciens ont publié un
  ensemble de cinq articles, couvrant près de 1 000 pages, établissant la
  preuve du programme de Langlands géométrique. Ils sont parvenus à relier deux continents des
  mathématiques : la théorie des nombres et la géométrie. | |
| Dennis Gaitsgory (à gauche) et Sam Raskin, les
  leaders de l'équipe des neufs mathématiciens. | 
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| Dans le monde
  mathématique classique, disons du lycée, on connait les nombres en arithmétique et les fonctions en algèbre. | Dans le monde
  de Langlands, disons le monde des structures
  sophistiquées, au lieu de nombres, on parlera d'espaces
  vectoriels et au lieu de fonction, on parlera de faisceaux. | |
| D'un monde à l'autre Imaginons un monde dans lequel les entiers
  naturels sont remplacés par des espaces
  vectoriels: la droite remplace le nombre1, le plan remplace le nombre 2,
  et ainsi de suite. Les entiers forment un ensemble; les espaces vectoriels
  (EV) forment une structure plus sophistiquée que les mathématiciens appellent
  une catégorie. Une catégorie comprend des objets (comme des EV) et des morphismes
  (relations particulières comme la symétrie) entre ces objets.  Bref aperçu du vocabulaire et des
  concepts 
 
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D'après le livre d'Edward Frenkel – Pages 200 à 203
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