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   Édition du: 19/03/2025  | 
 
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   NOMBRES p-adiques  Théorie   Les deux
  pages précédentes nous ont familiarisés avec les étranges
  nombre p-adiques. Cette nouvelle page présente la manière de les construire
  et de les comparer.  Sans
  pouvoir aller très loin sur l'aspect théorique, on terminera par un bref tour
  d'horizon des applications modernes.     | 
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   Sommaire de cette page  >>> Les approches des p-adiques  >>> Nombres p-adiques et équations  >>> Valuation >>> Norme et distance >>> Propriétés et intérêt des p-adiques >>> Développements modernes >>> Annexe – Choix d'une métrique  | 
  
   Débutants Glossaire  | 
 
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   Forme des nombre p-adiques On a introduit les nombres p-adiques par leur
  représentation: des nombres gauchers. Ex: …123,56 
  (contraire des nombres réels)  | 
  
   Solution des équations Parmi divers intérêts des nombres p-adiques,  l'étude des racines des équations. Une solution en p-adique (plus simple à trouver)
  implique une solution en réel.  | 
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   Il existe deux
  approches théoriques des nombres p-adiques  | 
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   Par la NORME Il s'agit de comparer les nombres p-adiques entre
  eux. Notion de distance propre à ces nombres. L'idée est simple: plus les chiffres de droite
  sont communs plus les deux nombres sont proches. Ex. …999912 et …112
  sont proches. Comment formaliser cela ? En introduisant une mesure (ou norme ou valution)
  p-adique.  La distance qui en résultera sera tout à fait
  spécifique (dite ultra-métrique). SUITE >>>  | 
  
   Par les SÉRIES C'est l'approche historique de Hensel. Quelle est la valeur limite d'une série (somme
  infinie) de nombres ? Une notion de convergence non-conventionnelle
  sera définie. En effet, dans le monde p-adique, p premier, on
  souhaite trouver une suite qui tende vers 0 quand n tend vers l'infini. SUITE >>>  | 
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   Résolution des équations, relations
  entre racines En 1832, Évariste Galois
  montre qu'il est impossible de résoudre des équations
  supérieures au quatrième degré.  En revanche, il est possible
  de caractériser les relations entres les
  racines et de mettre en évidence leurs symétries.  Par exemple x² – 2 =
  0 a deux racines symétriques:   | 
  
   Exemple avec une
  équation du second degré dont
  les racines sont r et s: À comparer à: La constante c vaut le
  produit des racines et b, le coefficient de x, l'opposé de la somme (signe
  moins).  | 
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   Les nombres p-adiques sont
  d'une grande utilité pour analyser les solutions des équations polynomiales:
  si la solution existe en p-adique, elle existe en réel.  | 
  
   Théorème de Hasse (vers 1920) Une forme
  quadratique a une racine rationnelle si et seulement si elle a une solution
  dans le corps des nombres p-adiques pour
  tout nombre premier p ainsi qu'une solution réelle. Voir Historique     | 
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   Pour aller plus loin, il est nécessaire de
  caractériser les nombres p-adiques, les mesurer, les comparer. C'est l'objet de la norme qui permettra de
  calculer une distance p-adique.  | 
  
   Notions de: 
 
 
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Une manière de voir
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   Quantité de zéros en base 10, un nombre se
  développe comme ceci: 123 000 = 1 × 105 + 2 × 104 + 3 × 103 + 0 × 102 + 0 × 101 + 0 × 100  En factorisant: 123 000 = (1 × 102 + 2 × 10 + 3)  103 Le nombre est divisible pat 103; divisé par 104
  il resterait 3. Cette puissance 3 de 10 est la plus grande puissance de 10 divisant
  notre nombre. Facile ! Alors, voyons en
  base 3. 1220003 = 1 × 35 + 2 × 34 + 2 × 33 + 0 × 32 + 0 × 31 + 0 × 30 Le nombre est divisible par 33;
  divisé par 34 il resterait 2. Cette puissance 3 de 3 est la plus grande puissance de 3 divisant
  notre nombre. Cette puissance qui représente la quantité (m) de zéros à la fin
  du nombre, joue un rôle majeur pour caractériser les nombres p-adiques.
  Voyons cela. Exemple: la taille des nombres en 5-adique 50 = 2 ×
  5 × 5 => avec deux "5", sa taille est 1/5² = 1/25 75 = 3 ×
  5 × 5 => avec deux "5", sa taille est 1/5² = 1/25 250 = 2 ×
  5 × 5 × 5 => avec trois "5", sa taille est 1/53 =
  1/125  1/75 =
  1/3 × 1/5 x 1/5 => avec deux "5" en dénominateur, sa taille est
  5² = 25.  | 
 
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   Définition
  de la valuation Tout
  nombre p-adique de ℚp s'écrit: Avec: C'est, en fait, la quantité de zéros à droite.     | 
  
   
 
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   Exemples 2510 = 1005  5010 = 2005 7510 = 3005 m5 = 2 x = 1,732 = 1732 10-3     | 
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                                         Propriété
  de la valuation La
  valuation, ainsi définie, possède ces trois propriétés, du type de celles
  d'une norme.  | 
  
   
 
 
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Exemples avec le
nombre 600
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   x = 600  | 
  
   x = 600  | 
  
   x = 600  | 
  
   x = 600  | 
  
   x = 600  | 
 
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   p = 10  | 
  
   p = 5  | 
  
   p = 4  | 
  
   p = 3  | 
  
   p = 2  | 
 
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   x = 60010  | 
  
   x = 44005  | 
  
   x = 211204  | 
  
   x = 2110203  | 
  
   x = 10010110002  | 
 
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   m10 = 2  | 
  
   m5 = 2  | 
  
   m4 = 1  | 
  
   m3 = 1  | 
  
   m2 = 3  | 
 
Voir Bases
de numération
Propriétés**

Un autre exemple avec le nombre 216
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   Divisibilité en base p La quantité de zéro à droite en notation normale ou
  à gauche en notation informatique indique le degré de divisibilité par la
  base p. Valuation V de 216 selon la
  base de numération 
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   21610 = 220003 =[0,0,0,2,2]3
   Le nombre 26 est divisible par 33 = 27, le
  quotient est 8. 
 La puissance 3 est la valuation de 216 en base 3. 21610 = 110110002
  =[0,0,0,1,1,0,1,1]2 Le nombre 26 est divisible par 23 = 8, le
  quotient est 27. 
 La puissance 3 est la valuation de 216 en base 2. 21610 = 10006
  =[0,0,0,1]6 Le nombre 26 est divisible par 63 = 216,
  le quotient est 1. 
 La puissance 3 est la valuation de 216 en base 6.  | 
 
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   La norme p-adique est définie par:  | 
  
   
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   En bref, c'est l'inverse
  de p puissance m:  | 
  
   
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   Plus grande est la puissance de p qui divise x plus
  petite est sa norme p-adique.      | 
  
   
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   La distance résultant de la différence de normes
  est ultramétrique. Elle ne prend que des valeurs discrètes, de la
  forme p-n, avec n entier relatif. Bizarre! La topologie induite est telle que tous
  les triangles sont isocèles, et que tout point d'une boule est son centre.  | 
  
   
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   La distance classique entre nombres est métrique:
  la distance entre 2 et 10 est égale à la somme des distances de 2 à 5 et de 5
  à 10. Elle est comptée sur la droite des nombres. La distance p-adique est ultramétrique. Elle
  obéit aux relations indiquées à droite, dont l'inégalité
  triangulaire.       | 
  
   
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   Un p-adique est rationnel si et seulement si ses
  chiffres à gauche se répètent. Pour tout entier naturel, le développement
  2-adique est simplement le développement en base 2. Deux nombres ordinaires sont l'un plus grand  ou égal à l'autre. Un tel ordre n'existe pas en p-adique. Avec p premier, les p-adiques forment un espace
  métrique complet  qui contient les
  nombres rationnels comme sous-ensemble. L'ensemble des nombres p-adiques (p premier) est
  stable par addition, soustraction, multiplication et division. C'est un
  corps.  Chaque nombre premier engendre
  son propre corps de nombres p-adiques. Il contient des nombres nouveaux qui ne sont ni
  réels ni complexes. Mais certains réels comme e, base
  de l'exponentielle, n'est p-adique pour aucune valeur de p. Cet ensemble n'est pas démontrable. Preuve avec
  une méthode du type de la diagonale de
  Cantor. Avec la série géométrique
  1 + a + a2 + a3 + … = 1 /(1 – a) valable pour a compris
  entre -1 et 1, Euler affirme que 1 + 2 + 4 + 8 + … = 1 / (12 ) = -1. Si ce
  calcul n'a pas de sens avec les nombres ordinaires, il est tout à fait recevable en dyadiques 
  p = 2. Généralisé avec les suites géométriques p-adiques convergentes. Dans le monde p-adique, tous les triangles sont
  isocèles et deux balles sont disjointes soit l'une contient l'autre.  | 
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   Résolution d'équations en utilisant le lemme de Hensel  | 
  
   Si un polynôme possède une racine simple en
  p-adique, il en possède une en nombres ordinaires.    | 
 
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   En 1916, Alexander Markovitch Ostrowski démontre: Résultat fondamental de la théorie algébrique des
  nombres. Les nombres p-adiques sont aussi légitimes que
  les nombres réels.  | 
  
   Toute valeur absolue sur les nombres rationnels
  est soit équivalente à la valeur absolue usuelle, soit à une valuation
  p-adique.  | 
 
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   Avec la norme p-adique, on définit le corps des
  p-adiques. Possibilité de réaliser les quatre opérations.  | 
  
   Décomposition unique en facteurs. Leur forme canonique: 
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   La norme de la différence constitue une métrique sur
  les nombres p-adiques 
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   Surprenant: 
  pour p = 5, le nombre 135 est plus proche de 10 que de 35. 135 = 10205 10 = 205 35 = 1205 135 – 10 = 10005 norme 10-3 135 – 35 = 4005 norme 10-2      | 
 
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   Cette formule est utilisée pour résoudre de nombreux
  problèmes en théorie des nombres. Notamment en utilisant le théorème de Hasse qui
  indique, en gros, qu'une équation peut être résolue en nombres rationnels ssi
  elle est résolue en réels et en p-adique pour tous les premier p.  | 
  
   
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   Lorsque les nombres p-adiques ont été introduits,
  ils ont été considérés comme une partie exotique des mathématiques pures sans
  aucune application.  Puisque les nombres p-adiques ont la propriété
  intéressante selon laquelle on dit qu'ils sont proches lorsque leur
  différence est divisible par une puissance élevée de p, plus la puissance est
  élevée, plus ils sont proches. Cette propriété des p-adiques permet de coder
  l'information de congruence avec des applications puissantes dans la théorie
  des nombres y compris, par exemple, dans la célèbre preuve du dernier
  théorème de Fermat.  En 1968, A. Monna et F. van des Blij  proposent d'appliquer les p-adiques à la
  physique. En 1972, E. Beltrametti et G. Cassinelli
  cherchent à les utiliser en mécanique quantique. Notamment, les physiciens tentent de créer de
  nouveaux modèles de l'espace-temps qui permettraient de décrire les distances
  de Planck. Le fait que les nombres p-adiques sont sans ordre serait une
  propriété intéressante. La représentation des nombres p-adiques par des
  séquences de chiffres donne une possibilité d'utiliser ce système de nombres
  pour le codage de l'information. Ainsi, donc les modèles p-adiques peuvent
  être utilisés pour la description de nombreux processus d'information. En
  particulier, ils peuvent être utilisés en sciences cognitives, en psychologie
  et en sociologie. Ces modèles basés sur des systèmes dynamiques p-adiques.  De plus, il existe des études en informatique et
  en cryptographie qui, avec la physique mathématique ont stimulé, en 1990, des
  recherches intensives sur la dynamique p-adique puisqu'il a été observé que
  les principales instructions informatiques (et donc les programmes composés
  de ces instructions) peuvent être considérés comme des transformations
  continues par rapport à la métrique 2-adique.      Programme
  de Langlands: c'est notamment, une 
  recherche d'une manière de relier chaque groupe de Galois (relations
  entre les racines d'un polynôme) avec des formes automorphiques (formes qui
  se reproduisent elles-mêmes). Plus généralement, recherche de structures
  internes de haut niveau entre divers objets mathématiques. Il est parfois
  plus facile de démontrer une propriété dans le monde image (par
  transformation automorphique) que dans le monde d'origine.  | 
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   Choix d'une
  métrique** (norme)   | 
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   Normes familières On connait la valeur absolue sur les nombres
  réels.  Le module sur l'ensemble des complexes. On généralise la notion de norme avec cette
  définition. Définition générale de la norme Une norme sur un espace vectoriel E est une
  application N qui fait correspondre à chaque vecteur u de E un réel positif
  N(u) vérifiant les trois propriétés indiquées, pour tous vecteurs u, v de E
  et tout réel λ.  | 
  
   Propriétés d'une norme 
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   Convergence (limite) On dit que la suite  Il s'agit ainsi d'une limite de nombres réels. Ex: 0,3; 
  0,33;  0,333;  0,3333; …. tend vers 1/3.  | 
  
   La norme euclidienne est la plus courante: pour u
  = (x, y) dans ℝ², on pose:  
 Notion classique de distance entre deux points.     | 
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