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Il y a les petits
mensonges, les gros mensonges et les statistiques Benjamin Disraeli – Premier ministre britannique |
Voir Pensées & humour
LOI des GRANDS NOMBRES Que se passe-t-il lorsqu'on répète
une expérience réputée livrée au hasard, un grand nombre de fois? Peut-on en
tirer un enseignement? |
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La probabilité d'obtenir pile
lors d'un lancer d'une pièce est 1/2. De même pour face.
encore en l'air, la pièce a autant de chance de tomber
d'un côté ou de l'autre: probabilité 1/2,
mais, une fois tombée, sa valeur sera ou pile ou face,
mais plus probabilité 1/2.
La symétrie
de la situation en l'air est brisée lorsque la pièce est tombée
Si on répète l'expérience un grand nombre de fois, il
est connu que le nombre de fois pile et
égal au nombre de fois face. La fréquence d'apparition d'un cas ou de l'autre
est égale à 1/2.
Il faut une grande quantité de lancers pour une obtenir
ce résultat. On tend asymptotiquement la
fréquence ½. La statistique
n'est valable qu'avec une grande série d'événements. |
Asymptotiquement = on approche aussi près que l'on veut sans
l'atteindre
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Elle exprime le fait que: Si
l'on répète un grand nombre de fois une même expérience aléatoire, qui a comme résultat une valeur
numérique, alors la moyenne des résultats
obtenus tend à se rapprocher de l'espérance mathématique de l'expérience.
Espérance mathématique = une sorte de moyenne. C'est la somme pondérée de tous les résultats
possibles, chacun étant affecté d'un poids égal à sa fréquence d'apparaître.
Aléatoire = qui tient du hasard. Statistiques
La loi des grands nombres justifie les méthodes
d'échantillonnage utilisées en statistique. C'est elle qui permet de savoir
qu'à long terme un casino est toujours gagnant et d'estimer son bénéfice
futur. Macro et
microscopique
La loi des grands nombres qualifie parfois des
résultats qui prédisent le comportement déterministe au niveau macroscopique
d'un système composé d'un grand nombre d'éléments microscopiques
interagissant de manière complexe C'est le cas en
thermodynamique : pression,
température … |
Anglais: law of large
numbers (LLN)
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La loi des grands nombres n'a qu'une valeur
asymptotique. Lorsqu'on exécute un nombre fini d'expériences, il y a des
écarts par rapport au comportement moyen attendu. On peut prévoir la
répartition statistique de ces écarts. Théorème de la
limite centrale L'écart
dans la loi des grands nombres suit approximativement une loi gaussienne, une "courbe en
cloche". La variance est
proportionnelle à l'inverse du nombre d'expériences.
Variance = mesure de l'étalement de la courbe. |
Voir Loi normale ou gaussienne
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La loi des grands nombres et le théorème de la limite
centrale sont deux résultats fondamentaux du calcul des probabilités. Ils
étaient connus dans leur principe dès le XVIIIe siècle.
Einstein en 1905, réussit à
expliquer quantitativement le mouvement brownien par l'application de la loi
des grands nombres.
Jean Perrin vérifie
expérimentalement les résultats d'Einstein et en déduit le Nombre
d'Avogadro (nombre d'atomes
dans un gramme d'hydrogène). Associé aux travaux de Planck sur le corps noir,
ces résultats contribuent à faire adopter de manière définitive la théorie
atomique.
Norbert Wiener en 1920 démontre que les trajectoires du
mouvement brownien mathématique sont
continues et
nulle part différentiables: à aucun moment, la vitesse
ne peut être définie; les changements de direction sont trop rapides.
Le mouvement brownien ne peut pas être décrit par des équations
différentielles (une invention de Newton
et de Leibniz).
K. Itô dans les années 40
développe un calcul différentiel spécifique au mouvement brownien: le calcul
stochastique. |
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Mouvement brownien, une sorte d'agitation aléatoire.
Nommé d'après le botaniste Brown qui observait des particules de pollen à la
surface de l'eau en 1827. Ce n'est qu'à la fin du XXe siècle que
l'on donna la véritable explication. On commençait à comprendre la structure
atomique de la matière. Explication
Lorsqu'une particule solide est placée dans un
fluide, elle est soumise au
bombardement incessant des molécules
qui composent le fluide.
Ces molécules (10-7 µ) sont très petites par
rapport à la particule (10-3 µ); par contre, elles sont en très
grand nombre. Leur vitesse est isotrope, régulièrement répartie dans
l'espace. En vertu de la loi des grands nombres: l'impulsion sur la particule
résultant des chocs des molécules est nulle.
Cela est vrai jusqu'à une certaine taille de la
particule. Plus la particule est petite, moins elle subit de chocs et, plus
elle est sensible aux écarts par rapport à la loi des grands nombres.
Les chocs cessent de se compenser exactement. Ils
produisent des mouvements désordonnés, dont la direction change sans arrêt.
Entre deux instants t et t', le déplacement de la
particule brownienne est aléatoire. Il dépend d'une grandeur D propre à la
particule: masse, diamètre viscosité; dont Einstein
donne la formule de calcul. Il suit une loi gaussienne de variance : v = D (t' – t)
Le déplacement de la particule est indépendant du
chemin parcouru avant le temps t. |
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Un ivrogne avance
en titubant: tantôt il prend à droite; tantôt à gauche. Son avance n'est pas
proportionnelle au temps écoulé mais à sa racine
carrée.
On observe la même loi pour les erreurs dans les
sondages d'opinion.
Dans un écoulement turbulent, la variation de vitesse
n'est pas proportionnelle à la racine
carrée, mais à la racine cubique. Loi prédite par Kolmogorov en 1941
Un écoulement turbulent présente des analogies avec le
mouvement brownien. |
D'après
Philippe Biane & Uriel Frish - Conférences de juin 2000
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Dénombrement
– Index
Loi des miracles de
Littlewood |
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