Édition du: 20/07/2025 |
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Animaux et Nombres |
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Aptitude des animaux à compter Bien qu’ils ne puissent pas manipuler les chiffres
comme les humains, de nombreuses espèces animales démontrent une aptitude
impressionnante à estimer des quantités et à prendre des décisions basées sur
ces évaluations. Il est important de noter que ces capacités numériques chez les animaux
sont souvent liées à ce qu'on appelle un système numérique approximatif
(SNA), qui permet des estimations rapides de quantités plutôt qu'un comptage
exact basé sur des symboles, comme chez l'homme. Cependant, certaines espèces, comme les perroquets et les corbeaux,
montrent des aptitudes qui vont au-delà de cette simple estimation. |
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Sommaire de cette page >>> En bref >>> Le système numérique approximatif (SNA) >>> Fonctionnement du SNA >>> Exemples d'animaux "sachant"
compter >>> Classement des espèces vs dénombrement >>> Cas des corbeaux, perroquets et primates >>> Bilan |
Débutants Glossaire |
·
Les
animaux utilisent un système
numérique approximatif pour estimer les quantités sans compter
précisément. ·
Leur
capacité à utiliser les nombres les aide dans des tâches essentielles, comme
la chasse et la reproduction. ·
Des
espèces comme les corbeaux et les perroquets démontrent une compréhension
avancée des nombres, allant
jusqu’à comprendre le concept de zéro. ·
Les
primates et certains oiseaux montrent des aptitudes numériques qui pourraient
rivaliser avec celles des humains
dans certaines situations. |
Le
SNA est un mécanisme cognitif qui permet à de nombreux animaux d’estimer
rapidement des quantités sans compter précisément. Ce
système repose sur des neurones
spécialisés, souvent appelés neurones numériques, qui réagissent à des
quantités spécifiques. Ces
neurones sont présents dès la naissance chez certaines espèces, comme les
poussins, suggérant ainsi une base innée pour cette aptitude. |
Le
SNA permet aux animaux de distinguer plus facilement des nombres éloignés,
comme 4 et 8, que des nombres proches, comme 7 et 8. Cette
capacité suit la loi de Weber, qui stipule
que la perception des différences dépend des ratios plutôt que des valeurs
absolues. En
raison de cette caractéristique, les animaux sont généralement plus
performants avec de petits nombres, ce qui offre un avantage évolutif
considérable pour la recherche de nourriture ou l’évitement des prédateurs. |
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Bien
que limité, le SNA représente une forme d’intelligence adaptative partagée
par de nombreuses espèces. Il illustre comment l’évolution a façonné des
capacités cognitives permettant aux animaux de survivre et de s’adapter à
leur environnement. |
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Anglais:
ANS (Approximate Number System)
Le
système numérique approximatif (SNA) est un mécanisme cognitif permettant
d’estimer des quantités sans compter précisément. Il s’appuie sur deux sous-systèmes :
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Le
SNA compare deux quantités en se basant sur leur ratio plutôt que sur leur
différence absolue : plus le ratio est faible (par exemple 2 vs 5), plus la
discrimination est facile. Cette précision décroît sur de grandes valeurs. Le
système de parallélisation, lui, fournit une représentation exacte pour des
ensembles de petite taille (1–4) via une subitisation. Vocabulaire: la subitisation
est l'appréhension immédiate des petites numérosités
comme: un, deux ou trois objets.
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Abeilles |
Des recherches suggèrent que les abeilles peuvent compter
jusqu'à un certain nombre (souvent jusqu'à 4 ou 5) pour se repérer dans leur
environnement et pour leurs trajets de butinage. Elles semblent aussi avoir
la notion du zéro. |
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Araignées |
Les araignées Nephila clavipes, quant à elles, gardent une trace
du nombre d’insectes piégés dans leur toile, leur permettant ainsi
d’optimiser leurs efforts de chasse en fonction de la richesse de leur
environnement. |
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Chiens et chats |
Bien que
les études se concentrent souvent sur d'autres aspects de leur intelligence,
il est reconnu qu'ils ont une certaine compréhension des quantités. |
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Chimpanzés |
Ils sont capables de reconnaître et de manipuler des quantités,
et même de faire des additions et soustractions simples. Chez les chimpanzés, attaquer et tuer un membre d'une autre
communauté ne se produit que si l'intrus est seul et qu'il y a au moins trois
mâles adultes dans la partie attaquante. |
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Corbeaux |
Ils sont capables de compter des points de couleur (jusqu'à 5)
et même de produire un nombre défini de vocalisations, montrant une
compréhension abstraite de la quantité. |
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Corneilles |
Les corneilles ont des neurones du nidopallium caudo-latéral qui
répondent à une quantité préférée, et elles jugent des nombres absolus
(jusqu’à 4) en laboratoire. Leur système respecte la loi de Weber–Fechner, et ces capacités
convergent étonnamment avec celles des primates. |
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Dauphins |
Au sein des groupes sociaux, les individus peuvent former des
coalitions de deux ou plusieurs membres pour accroître leur domination
relative sur un tiers individu. Chez les grands dauphins, ces coalitions peuvent atteindre des
niveaux exceptionnels de sophistication (jusqu'à 14). |
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Éléphants |
Les éléphants font partie des mammifères chez qui des
compétences numériques ont été mises en évidence. |
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Fourmis |
Certaines études ont montré que les fourmis sont capables de
compter et d'avoir la notion du zéro, notamment pour se repérer. |
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Grenouilles |
Chez les grenouilles túngara, les mâles utilisent des séquences
de sons pour séduire les femelles. Ces duels acoustiques sont un exemple
fascinant de l’utilisation des nombres dans la communication, où chaque mâle
ajoute un son supplémentaire pour surpasser ses rivaux. Les dendrobates et rainettes discriminent spontanément 1 vs 2 ou
1 vs 3 insectes, mais leur performance chute sur 2 vs 3 et presque nulle à 3
vs 4. Aucune discrimination cohérente au-delà de 4 n’a été observée,
suggérant l’usage exclusif du système de parallélisation. |
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Lionnes |
Les lionnes, par exemple, sont capables d'estimer le nombre
d'individus dans un groupe rival et d'adapter leur stratégie en fonction de
cette évaluation numérique. Elles évaluent le nombre de rugissements d’une troupe rivale
avant de décider d’attaquer ou de fuir, démontrant ainsi une utilisation
stratégique des informations numériques. |
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Macaques |
Comme les chimpanzés, les macaques démontrent des capacités
numériques, notamment pour estimer des quantités. |
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Perroquets |
Des perroquets ont montré des aptitudes impressionnantes, allant
jusqu'à associer des nombres à des quantités et même comprendre le concept de
zéro, notamment le Gris du Gabon, comme "Alex". |
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Poissons |
Chez les poissons moustiques et les guppies, la préférence pour
un plus gros banc (ex. 4 vs 8) montre une estimation approximative. Leur précision suit la loi de Weber : 2 vs 4 plus facile que 3
vs 4, par exemple. |
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Primates |
Les macaques rhésus et chimpanzés utilisent à la fois le système
de parallélisation (≤4) et un SNA analogique pour de plus grandes quantités
(jusqu’à 9 ou plus). Leur précision dépend du ratio, comme chez l’humain, et ils
peuvent traiter la numérosité aussi efficacement que des enfants en bas âge. |
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Seiches |
Elles semblent capables de différencier des groupes en fonction
du nombre de proies. |
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Un apercu ! Tant il est difficile de présenter un
classement précis. Les études utilisent différentes méthodologies et les
capacités peuvent varier même au sein d'une même espèce.
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Les
corbeaux sont parmi les animaux qui démontrent une compréhension avancée des
nombres. Ces
oiseaux intelligents sont capables de produire un nombre précis de cris en
réponse à des stimuli, ce qui suggère une forme de comptage plus élaborée que
le simple SNA. Cette
capacité à compter à voix haute et à comprendre le concept de zéro est rare
parmi les animaux et souligne la complexité cognitive des corbeaux. Les
chercheurs ont observé que ces oiseaux utilisent cette compétence pour des
tâches telles que la recherche de nourriture et l’interaction sociale. Leur
habileté à manipuler des nombres indique une forme de pensée abstraite qui
n’est généralement associée qu’aux primates. Cela pose des questions
intrigantes sur l’évolution de l’intelligence et la façon dont différentes
espèces développent des compétences similaires pour répondre à des défis
environnementaux. |
Les
études sur les primates et les perroquets révèlent des aptitudes numériques
encore plus poussées. Alex, un perroquet gris du Gabon, est célèbre pour sa
capacité à manipuler des chiffres et à effectuer des additions simples. Bien
que ces cas restent exceptionnels, ils démontrent le potentiel cognitif
impressionnant de ces animaux. Chez
les primates, certaines espèces sont capables de résoudre des problèmes
numériques complexes, ce qui suggère une compréhension intuitive des nombres.
Ces compétences sont souvent utilisées pour des tâches telles que le partage
de nourriture ou la coordination des mouvements de groupe. |
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La
différence entre le SNA et le comptage humain réside dans la compréhension
des symboles et de leur ordre. Alors
que le SNA permet des estimations rapides, le comptage humain nécessite un
apprentissage long et complexe. Cette
distinction explique pourquoi si peu d’animaux maîtrisent véritablement les
nombres, mais ne diminue en rien l’importance de leurs capacités naturelles. |
Les
capacités numériques des animaux continuent de fasciner les chercheurs et le grand
public, révélant des aspects inattendus de l’intelligence animale. Ces
talents, bien qu’ils diffèrent de ceux des humains, montrent à quel point la
nature est ingénieuse dans ses solutions pour la survie. Que
nous réserve encore la découverte de ces compétences insoupçonnées chez nos
voisins animaux ? |
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