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Inventions et destinée des Civilisations

ACTUALITÉS

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Inventions

et destinée des civilisations

 

Au moment où Donald Trump mène des actions pour réduire drastiquement la recherche aux États-Unis, L'Express nous propose un article évocateur: "Suicide d’un empire scientifique : Donald Trump sur les traces de Hitler et Staline" par Ross Andersen le 11/08/2025.

 

L'introduction de l'article:

"En s’en prenant à leurs scientifiques et à leurs programmes de recherche, les États-Unis ne seraient pas la première superpuissance technologique à se saboter. L’Allemagne nazie et l’Union soviétique sont déjà passées par là… "

  

 

Sommaire de cette page

>>> Puissance et déclin des civilisations

>>> Héritages anciens : les racines de la science

>>> Suicide des empires scientifiques modernes:
Hitler, Staline et Trump

Débutants

Nombres

 

Glossaire

Nombres

Voir  Actualités

 

 

Puissance et déclin des civilisations

haut

 

Résumé qui met en évidence comment le progrès scientifique peut être brisé par des événements extérieurs au monde de la recherche, même quand une civilisation est à son apogée.


DÉCLIN des grandes civilisations scientifiques — Causes exogènes

Sumer
Malgré des avancées en écriture, mathématiques et urbanisme, Sumer décline sous l’effet des invasions amorrites et élamites (vers 2000 av. J.-C.) combinées à des changements climatiques. L’effondrement des cités entraîne la dispersion des savoirs accumulés.

Égypte
L’Égypte antique, après des millénaires de stabilité scientifique (architecture, médecine, astronomie), subit des invasions étrangères successives : Assyriens, Perses, Grecs, puis Romains. Chaque domination affaiblit les structures savantes locales au profit des élites conquérantes.

Grèce antique
Berceau de la pensée rationnelle, la Grèce voit son rayonnement s’éteindre avec l’intégration dans l’Empire romain, puis les guerres internes et l’invasion romaine (146 av. J.-C.). La recherche se poursuit à Rome, mais avec une priorité plus technique que spéculative.

Rome
L’Empire romain, diffuseur des savoirs grecs et constructeur de systèmes, s’effondre sous les invasions germaniques (Ve siècle) et la crise économique interne. Les institutions savantes disparaissent dans le chaos post-impérial.

Espagne médiévale / monde islamique
Épicentre de la transmission des savoirs gréco-arabo-latins, Al-Andalus décline avec la Reconquista (XIe–XVe siècle) et l’expulsion des Juifs et Musulmans. L’Inquisition restreint la liberté de pensée scientifique, entraînant une régression intellectuelle.

Allemagne nazie
Purge idéologique, antisémitisme et guerre mondiale provoquent l’exil massif de chercheurs (Einstein, Born…), appauvrissant durablement le pays malgré sa position dominante avant 1933.

URSS stalinienne
L’ingérence politique — notamment le lysenkoïsme et les purges — brise la liberté de recherche en biologie, malgré des réussites en physique et astronautique. Le déclin est renforcé par l’isolement diplomatique et technologique.

États-Unis (contemporain)
Le risque actuel : une fragilisation par la polarisation politique, la désinformation, et la réduction des financements publics. La recherche reste puissante, mais vulnérable aux attaques contre les institutions scientifiques.


CONCLUSION
À chaque époque, une recherche florissante peut être foudroyée non par un manque de talent ou d’idées, mais par des chocs exogènes : guerre, idéologie, religion, effondrement politique ou climatique. L’histoire rappelle qu’un empire scientifique est toujours plus fragile qu’il ne paraît.

 

 

 

Héritages anciens : les racines de la science

haut

 

Bien avant les empires modernes, des civilisations antiques ont jeté les bases de la pensée scientifique. Loin d’être de simples précurseurs, elles ont inventé des outils, des méthodes et des concepts qui influencent encore notre monde.

Sumer (vers 3500 av. J.-C.)

  • Invention de l’écriture cunéiforme — vers 3300 av. J.-C.
  • Mathématiques de base et premiers calendriers lunaires
  • Systèmes d’irrigation et urbanisme
    Ces innovations ont permis l’émergence de la première société savante organisée.

Égypte ancienne (vers 3000 av. J.-C.)

  • Papyrus médicaux — vers 1550 av. J.-C.
  • Méthodes de momification et anatomie empirique
  • Calculs géométriques pour l’architecture
    L’Égypte a mêlé science et spiritualité, notamment dans la médecine et l’astronomie.

Grèce antique (600–200 av. J.-C.)

  • Thalès (vers -600) : géométrie et astronomie
  • Hippocrate (vers -400) : médecine rationnelle
  • Euclide, Archimède, Aristote : fondements de la logique, physique et biologie
    La Grèce a posé les bases de la méthode scientifique et du raisonnement déductif.

Rome et monde méditerranéen

  • Pline l’Ancien (Ier siècle) : encyclopédie des sciences naturelles
  • Galien (IIe siècle) : anatomie et physiologie
    Rome a diffusé les savoirs grecs et développé des infrastructures favorables à la recherche.

Espagne médiévale et monde islamique

  • Al-Khawârizmi (IXe siècle) : algèbre
  • Avicenne (Xe siècle) : médecine et philosophie
    Ces penseurs ont préservé et enrichi les savoirs antiques, les transmettant à l’Europe renaissante.

Ces civilisations ont montré que la science naît souvent là où l’observation, la curiosité et la transmission sont valorisées. Elles sont les racines invisibles de notre modernité.

  

 

 

Suicide des empires scientifiques modernes:

Hitler, Staline et Trump

haut

 

Derrière les grandes puissances, il y a toujours des idées, des laboratoires, des femmes et des hommes qui cherchent, se trompent, et découvrent. Quand la politique malmène ce monde-là, c’est la société entière qui s’appauvrit.


Allemagne nazie et science instrumentalisée

Le régime hitlérien a purgé les universités, exclu des chercheurs juifs et encadré la pensée scientifique par l’idéologie. Résultat: fuite des cerveaux vers le Royaume-Uni et les États-Unis, ralentissement de domaines clés (physique, chimie, médecine), et vision étroite de la “science allemande”. Pourtant, l’Allemagne d’avant 1933 était l’un des moteurs mondiaux de la découverte.

·         Découverte: Rayons X
1895 — Wilhelm Röntgen.

·         Découverte: Quantum, constante de Planck
1900 — Max Planck.

·         Découverte: Effet photoélectrique
1905 — Albert Einstein.

·         Découverte: Relativité restreinte
1905 — Albert Einstein.

·         Découverte: Relativité générale
1915 — Albert Einstein.

·         Découverte: Mécanique matricielle
1925 — Werner Heisenberg.

·         Découverte: Équation d’onde en mécanique quantique
1926 — Erwin Schrödinger.

·         Découverte: Principe d’incertitude
1927 — Werner Heisenberg.

·         Découverte: Synthèse industrielle de l’ammoniac (procédé Haber‑Bosch)
1909–1913 — Fritz Haber et Carl Bosch.

·         Découverte: Fusée A‑4/V‑2, première réussite complète
1942 — Équipe de Wernher von Braun.

Effet domino: en chassant des chercheurs comme Einstein, Born, Bethe, Fermi (italien), l’Allemagne a offert à d’autres pays l’avantage scientifique qui fera la différence pendant et après la guerre.


URSS de Staline entre exploits et idéologie

L’URSS a réalisé des avancées majeures en mathématiques, physique et astronautique. Mais l’ingérence politique — notamment avec le “lysenkoïsme*” qui a nié la génétique — a détruit des carrières et retardé des disciplines entières. Ce mélange d’excellence et d’aveuglement idéologique montre ce qu’un État gagne, puis perd, quand il confond science et doctrine.

·         Découverte: Équation de la fusée et vision de l’astronautique
1903 — Konstantin Tsiolkovski.

·         Découverte: Axiomes modernes de la probabilité
1933 — Andreï Kolmogorov.

·         Découverte: Rayonnement Tcherenkov
1934 — Pavel Tcherenkov; théorie 1937 — Ilia Frank et Igor Tamm.

·         Découverte: Superfluidité de l’hélium
1937 — Piotr Kapitsa; théorie 1941 — Lev Landau.

·         Découverte: Centres d’origine des plantes cultivées
1920s–1930s — Nikolaï Vavilov.

·         Découverte: Périodicité des éléments (table périodique moderne)
1869 — Dmitri Mendeleïev.

·         Découverte: Théorie maser/laser
1954 — Nikolaï Bassov et Alexandre Prokhorov.

·         Découverte: Première bombe nucléaire soviétique RDS‑1
1949 — Igor Kourtchatov (direction scientifique).

·         Découverte: Concept de tokamak pour la fusion
1950 — Igor Tamm et Andreï Sakharov.

·         Découverte: Premier satellite artificiel, Spoutnik 1
1957 — Équipe dirigée par Sergueï Korolev.

·         Découverte: Premier vol habité dans l’espace
1961 — Youri Gagarine (programme de Korolev).

Le contraste est frappant: des sommets techniques en espace et physique, mais un effondrement en biologie sous la pression idéologique, avec l’emprisonnement et la mort de scientifiques comme Vavilov.

* Note: Staline donne le pouvoir à Trofim Lyssenko, un politicien qui ne croyait pas à l’hérédité mendélienne – théorie génétique proposée par Gregor Mendel expliquant la transmission des traits d’une génération à l’autre. Lyssenko finit par purger des milliers de biologistes apostats de leurs fonctions et interdit purement et simplement l’étude de la génétique.


États-Unis contemporains et inquiétudes sur la liberté de recherche

Le message central est que quand un pouvoir politique s’attaque aux institutions scientifiques, restreint les financements ou discrédite les chercheurs, l’innovation, la santé publique et la compétitivité à long terme sont menacées. Les États-Unis se sont hissés au premier rang grâce à la liberté académique et à l’ouverture aux talents du monde entier. Voici quelques repères qui montrent ce capital scientifique accumulé.

·         Découverte: Loi de Hubble sur l’expansion de l’Univers
1929 — Edwin Hubble.

·         Découverte: Transistor
1947 — John Bardeen, Walter Brattain, William Shockley.

·         Découverte: Laser fonctionnel
1960 — Theodore Maiman.

·         Découverte: Rayonnement fossile cosmique
1965 — Arno Penzias et Robert Wilson.

·         Découverte: Microprocesseur commercial (Intel 4004)
1971 — Federico Faggin, Ted Hoff, Stanley Mazor.

·         Découverte: Protocoles TCP/IP de l’Internet
1974 — Vinton Cerf et Robert Kahn.

·         Découverte: ARPANET, réseau pionnier
1969 — Équipes UCLA–SRI (autour de Leonard Kleinrock et collaborateurs).

·         Découverte: GPS pleinement opérationnel
1995 — Département de la Défense des États‑Unis.

·         Découverte: Ébauche du génome humain
2001 — Francis Collins et J. Craig Venter (coordination de consortiums).

·         Découverte: ARNi et modification de l’ARN messager pour vaccins
2005 — Katalin Karikó et Drew Weissman.

·         Découverte: CRISPR‑Cas9 comme outil d’édition du génome
2012 — Jennifer Doudna et Emmanuelle Charpentier.

Chacune de ces avancées repose sur des écosystèmes: universités autonomes, agences de financement stables, immigration scientifique, collaborations internationales et culture du désaccord critique.


Ce que montre l’histoire des trois cas

  • Le savoir fuit la contrainte: Quand l’idéologie remplace l’évaluation par les pairs, les meilleurs partent. L’Allemagne a perdu des figures majeures; l’URSS a perdu des décennies en biologie.
  • L’innovation est cumulative: Un transistor mène à la micro‑informatique, qui mène à Internet, qui mène à l’IA. Casser un maillon aujourd’hui casse la chaîne demain.
  • La science a besoin de liberté contrôlée: Liberté d’hypothèses, mais exigences de méthode, de données ouvertes et de critique rigoureuse.
  • Les coûts sont invisibles au début: Les budgets et les discours peuvent sembler lointains, mais leurs effets se voient dans 5, 10, 20 ans, quand d’autres pays prennent l’avantage.
  • L’ouverture attire les découvertes: Les grandes percées arrivent souvent là où convergent des talents venus d’ailleurs.

Conclusion

S’en prendre aux chercheurs et à leurs institutions n’affaiblit pas seulement “les scientifiques”, mais tout un pays — son économie, sa santé, sa sécurité, sa capacité à comprendre le monde.

  

 

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